L’économie redémarre, l’agriculture s’organise, la création des caves coopératives est suivie, dès 49, de celle de Vivacoop groupement de producteur de fruits.
Le village aura quatre épiceries, une boulangerie, un menuisier, deux bouchers, des négociants, quatre cafés, un charron, un garage, une entreprise de maçonnerie… Le car de Molières passe tous les matins prendre les mineurs pour leur journée de travail et les ramène le soir.
Le défrichement continue à l’aide de labours en profondeur que l’on effectue en tirant avec des treuils d’énormes charrues, qu’un attelage de bœufs ramène de l’autre côté du champ.
Aux élections législatives de 1946, l’équilibre se fait entre droite et gauche ; la gauche s’est divisée, il faut compter avec le parti communiste sorti renforcé de la résistance et à droite le M.R.P. fait une propagande active.
Les élus du département sont Ribeyre, Allauzen (puis Chautard), Froment et Roucaute.
On suit de près la perte des colonies comme l’Indochine, Dien Bien Phu dans les journaux. La crise de Suez lancera la 2CV Citroën, faible consommatrice d’essence.
Dans les années cinquante, un escroc créera l’événement, il profita de la crédulité des gens en se servant du propriétaire du domaine de La Roche. Il lui proposa, lors d’une partie de boule, de reprendre la direction de son exploitation. On créera une « usine de poulet » moderne, on inondera le pays de cette production. Les travaux sont engagés, les banques prêtent (a beau mentir qui vient de loin !), on mène grand train à l’auberge locale qui doit « s’agrandir ». On commande du matériel moderne, cependant le curé, prudent, refuse de brûler ses vieilles chaises : « je les brûlerai quand les bancs que vous me promettez seront en place », ceci malgré les interventions de notre escroc auprès du Saint Siège! Le rêve s’arrêtera entre deux inspecteurs de la P.J., les banquiers ont eu des soupçons… Qu’importe cela donne envie de se moderniser, les tracteurs font leur apparition, la mode est lancée, celui qui a encore des bœufs est l’objet de la risée générale. Notre chevalier d’industrie M.Mathiot à peine sorti de prison réussira à vendre la ménagerie du cirque Pinder au directeur du zoo de Marseille, avant de se suicider pour ne pas retourner en prison.